Ce que nous avons réussi jeudi 14 fevrier est tout simplement remarquable. Rares sont les mouvements mis en standby et qui reprennent avec cette force.
Le mouvement étant encore aujourd’hui très fort, le Recteur n’a pu éviter une nouvelle fois l’épreuve de la négociation. Nul doute que cette capacité du mouvement à marquer des arrêts et repartir de plus belle renforcera durablement le rapport de force en notre faveur.
Une mêlée qui rebondit de lutte en lutte et de manif en manif …
Les travailleurs de Milenis ont souhaité aujourd’hui suivre notre cortège et par conséquent soutenir notre lutte. C’était pour eux une façon de nous rendre la pareille et de reconnaître l’aide qu’ils avaient reçu à un moment décisif de leur combat. Entre complexe et timidité, s’inscrire dans une manifestation d’enseignants n’est pas une chose facile mais ils ont su le faire impeccablement et marquer au son de leurs chants toute la manifestation et plus particulièrement l’arrivée devant le rectorat. Tel un pack déterminé d’avants leurs chants ont raisonné devant le rectorat presque comme un haka d’avant match cherchant à effrayer l’adversaire. A voir les consignes données à l’intérieur du rectorat interdisant aux femmes d’aller aux toilettes situées dans son enceinte et habituellement ouvertes aux manifestantes, l’effet a réussi. Merci à eux !
Cadrage débordement de la FSU sur le recteur …
Cette formidable capacité du mouvement actuel à se battre collectivement et à rebondir de dates en dates nous permet à intervalles réguliers de mettre sur le recul le Recteur et toute la politique gouvernementale en terme d’Education. Alors que les débats semblaient reprendre sur la même guerre de position entamée il y a 2 semaines où chaque protagoniste cherche surtout à ne pas se mettre hors-jeu et donc à la faute, le SNEP-FSU et la FSU ont décidé de prendre des risques en croisant les courses, tentant les intervalles jusqu’à trouver le cadrage débordement qui ferait reculer sérieusement le Recteur dans sa politique destructrice pour l’école Guadeloupéenne. Pour ce faire, comme à chaque fois pour pareille manœuvre où virtuosité se conjugue avec automatisme c’est l’entrainement qui a payé et la préparation entre le SNEP et le SNES s’est avérée déterminante. C’est ainsi qu’au bout d’une heure d’échanges, les questions de la FSU ont commencé à percuter entre les lignes, celles des colonnes du tableur incomplet que le secrétariat général s’acharne à fournir aux représentants en Commission Technique Académique. En croisant les données, petit à petit à chaque question les lignes adverses se sont désolidarisées, les intervalles se sont ouverts et lors d’un dernier cadrage débordement la FSU s’est échappée sur pas moins de 29 ETP. Celles-là même que le rectorat cachées à tous et dont il a le secret depuis surement plusieurs années avec une politique zélée. Le recteur a, en effet, reconnu que son administration prélevait 115 ETP sur les moyens du second degré de l’académie en lieu et place des 86 exigés par le ministère. Redoublant l’accélération, les feintes de passes, de nouvelles ouvertures (sous effectif enseignants : 100 classes sans EPS à la rentrée, taux de pénétration faible à l’UNSS alors que le nombre d’élèves par animateur est bon, financement des SEGPA en HSA, …) le SNEP, le SNES et la FSU aurait pu marquer l’essai. Malheureusement nous nous sommes vu rattrapés à 10 m de la ligne par un repli habile et le glissement tactique de leur arrière bien placé en couverture le secrétaire général. « Ce delta est classique et va se résorber avec les ajustements. Nous vous fournirons le détail lors du prochain CTA de mars ».
A 10 m de la ligne, petit côté ou grand côté ?
Stoppé tout proche du but, le SNEP au sol protégeant les 29 ETP comme on protege un ballon dans un ruck, évitant les coups du doyen la tête bien rentrée, la FSU bien en protection et prête à faire rebondir le jeu, le SNES en position de demi de mélé à la vue du positionnement de son demi d’ouverture prépare le grand côté et tente un pick and go qui fait reculer à 5 m de sa ligne le recteur. Acculé, une seule solution pour lui : « D’accord pour la conversion des HSA en HP pour les établissements qui en font la demande ». C’est le signal que choisi la FSU pour ouvrir sur le grand côté et multiplier les impacts dans tous les établissements dans les semaines à venir. Le grand côté c’est celui de tous les collègues, dans tous les établissements. Celui des refus de DHG, des demandes d’audience, des lettres de refus des HSA, du vote des motions demandant la conversion des HSA en HP, des convocations de CA extraordinaires, des démissions de PP, de la collecte des TRMD de tous les établissements, du recomptage des effectifs, … Certains ont déjà poursuivi le mouvement aujourd’hui (Clg Bambuck) d’autres viendront encore les rejoindre, …. Tous dans la lutte pour défendre l’éducation en Guadeloupe !!! Arrachons au moins ces 29 ETP et si possible allons bien plus loin !!! Les HSA au delà de la 1ère heure obligatoire représentent 51 ETP en collège, 123 ETP en lycée, 40 ETP en LP. L’adversaire est désorganisé, les intervalles ouverts, jouons collectifs et marquons l’essai !!!!!