Les Conseillers Techniques Sportifs (CTS) sont les chevilles ouvrières du modèle sportif Français. En effet, celui-ci confie la compétence du développement de la pratique de masse et de haut niveau à l’État. Une partie de sa compétence est ensuite déléguée aux fédérations mais c’est lui qui est le garant du bon développement de chacune d’elles, qu’elles soient petites ou grandes, olympiques ou non.
L’intervention de l’état a lieu principalement à deux niveaux. D’abord à l’aide de subvention mais également par la mise à disposition dans les fédérations de Cadres Techniques Sportifs chargés de :
- faire progresser la pratique de masse,
- détecter les talents et les faire progresser en vue qu’ils intègrent les équipes nationales,
- former les cadres de ces fédérations.
Les CTS sont également les garants de la cohérence entre les projets sportifs des fédérations et les orientations de la politique sportive de l’État.
Jusqu’ici les résultats de ce modèle était particulièrement bon au regard du faible budget qui y était consacré (Moins de 1% du budget de L’État), du nombre d’habitants (66 millions) et surtout du rang occupé par notre nation au niveau mondial (Médailles nombreuses dans toutes les disciplines sportives).
Par conséquent, le SNEP-FSU Guadeloupe dénonce la vision libérale de la réforme qui est en train de se mettre en place. En effet, celle-ci pour des raisons purement austéritaires, acte le désengagement de l’État pourtant seul acteur à pouvoir garantir l’équité dans le développement des différentes pratiques physiques sur tout le territoire de la république. Il confie la responsabilité de son développement à chaque fédération avec un contrôle étatique réduit au strict minimum au profit de collectivités déjà exsangues financièrement et donc sans réelles capacités d’actions. Il transfert pour cela les CTS, agents fonctionnaires de l’Etat munis d’un statut garant de l’intérêt général aux fédérations empruntent exclusivement de leurs intérêts propres de développement. L’espoir de cette logique néo libérale étant que la somme des intérêts particuliers matérialisés par les projets respectifs de chaque fédération dans chaque territoire finisse par faire émerger un pseudo intérêt général, ersatz de politique sportive nationale. Cela n’a jamais fonctionné nulle part !
Le risque est par conséquent très grand que les inégalités d’accès à la pratique physique se creusent entre fédérations et territoires riches et pauvres. Les fédérations les plus modestes ne pouvant assumer la charge salariale des CTS.
Pour notre archipel, eut égard aux difficultés socio-économiques que nous rencontrons, ce serait catastrophique !
Le SNEP-FSU Guadeloupe souhaite rappeler que le sport comme toutes activités culturelles et humaines, si il peut porter des valeurs de solidarité, d’entre-aide et de cohésion sociale, n’échappe pas sans régulations fortes aux logiques de distinction entre les catégories sociales favorisées et plus défavorisées. Cette logique de tri social néfaste pour la cohésion de notre territoire est d’autant plus vrai si la logique de rentabilité économique domine comme cela semble être le cas dans le projet du gouvernement.
C’est pourquoi, le SNEP-FSU Guadeloupe soutient l’action des collègues CTS du CREPS de Guadeloupe et met lui aussi un carton rouge à la ministre Roxana Maracineanu.
Le SNEP-FSU Guadeloupe souhaite aux côtés de nos collègues CTS dénoncer la casse du service public du sport seul garant de l’accès à tous à une pratique physique encadrée tout au long de la vie et à des résultats ambitieux aux futures compétitions régionales, nationales et internationales !
Le SNEP-FSU Guadeloupe défend au contraire un service public du sport renforcé en lien avec un pôle éducatif et sportif interministériel à créer.
Contact : Emmanuel Roublot – Secrétaire académique SNEP-FSU
Guadeloupe – 06 90 980 988 – s3-guadeloupe@snepfsu.net